vendredi 28 janvier 2011

Nouvelles du Burundi sur l'environnement - Janvier 2011 - Source ABP

Burundi – Environnement
Divers problèmes environnementaux menacent la santé humaine dans la capitale
BUJUMBURA, 26 jan (ABP) – Les abattoirs clandestins se multiplient dans la ville de Bujumbura, a fait remarquer mercredi M. Alphonse Fofo, assistant scientifique au service de Recherche à l’Institut pour l’environnement et la conservation de la nature (INECN) du ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme. Certains vendeurs de viande aux cabarets communément appelés « vétérinaires » contournent l’abattoir et égorgent des chèvres en cachette, derrière les maisons ou dans de petites brousses, dans presque tous les quartiers périphériques de la ville de Bujumbura, a-t-il révélé. Les déchets sont laissés à l’air libre ou jetés dans des caniveaux d’évacuation des eaux usées. Dans ces conditions, même les services vétérinaires ne contrôlent jamais l’état de santé de plusieurs dizaines de chèvres abattues chaque jour, la viande sera exposée aux yeux de tout passant en attente d’être vendue sous forme de brochettes. De ce fait, la santé humaine et l’environnement se trouvent menacés. Les services concernés doivent faire un effort pour endiguer ce genre de comportement, non seulement dans la ville de Bujumbura, mais aussi dans tout le pays, a-t-il conseillé. Selon lui, la transformation des déchets ménagers génèrerait des emplois en protégeant l’environnement. Dans la plupart des quartiers de la ville de Bujumbura, il n’y a pas de décharge publique où jeter les déchets solides provenant des ménages, a déploré M. Fofo. Ne trouvant pas de dépotoirs, les populations n’hésitent même pas à jeter ces immondices dans les caniveaux ou le long des routes, y compris celles macadamisées. Cela est fréquent à Ngagara, Kamenge, Kinama (nord de la capitale), Buyenzi, Bwiza (au centre de la ville) pour ne citer que ceux-là, a-t-il poursuivi.
Pourtant, certaines matières peuvent être récupérées et transformées en engrais organiques utilisables par les agriculteurs. Il y en a même qui en fabriquent des briquettes pour la cuisson, ce qui réduit la dégradation de l’environnement tout en développant d’autres secteurs, a-t-il fait noter.

Bururi – Environnement
Les responsables de l’environnement s’inquiètent de la nouvelle politique de villagisation
BURURI, 25 jan (ABP) – Les services techniques chargés de la protection de l’environnement s’inquiètent de la politique du gouvernement en matière de villagisation, a-t-on appris lundi de l’inspecteur des forêts dans la région sud, M. Joseph Niyongabo qui précise que la plupart des sites identifiés sont des boisements du domaine public. Selon le gouverneur de la province Bururi, le gouvernement, dans sa bonne politique de villagisation, ne peut pas être promoteur de la destruction de l’environnement. Les villages seront installés sur des terrains vides et facilement accessibles à toutes les populations de la localité, a indiqué le gouverneur de la province Bururi, Mme Gloriose Nimenya. Elle a signalé qu’avec la pression démographique, les réserves forestières de Vyanda et Kigwena en commune Rumonge ont été envahies par des particuliers à la recherche des terres cultivables. Les feux de brousse pendant la saison sèche, le sciage, le charbonnage et la coupe anarchique sont des éléments qui menacent l’environnement. Mais l’administration et les services techniques de l’environnement ont intensifié des séances de sensibilisation pour montrer le bien fondé de la protection de l’environnement. L’administration a également demandé à la population de tracer des haies anti-érosives pour freiner les eaux de ruissellement.
Mme Nimenya tranquillise ces responsables et fait savoir que des mesures satisfaisantes seront prises dans le but de protéger l’environnement. Soulignons que des sites de multiplication des plants sont en nombre suffisant. Plusieurs centaines de plants seront plantés par l’INCEN, l’église anglicane et d’autres associations qui œuvrent dans le secteur de l’environnement avant la fin de la période des pluies pour remplacer les arbres partis en fumée.

Rumonge – AEB – Pêche
Vers l’affiliation des employeurs de la pêche à l’AEB
RUMONGE, 25 jan (ABP) – L’Association des employeurs du Burundi (AEB), représentée par son secrétaire général, M. Gaspard Nzisabira, M. Pierre Ntirabampa consultant et un délégué de l’Organisation internationale du travail (OIT) dépêché de la Hollande comme consultant a animé lundi à Rumonge en province Bururi (sud-ouest du Burundi) un atelier de restitution et de validation des résultats de la mission d’affiliation des employeurs du secteur de la pêche aux 112 membres de l’AEB représentant 90% des employeurs de haut niveau opérant en ville de Bujumbura, a-t-on appris sur place. Les employeurs du secteur de la pêche appelés « patrons pêcheurs » de Rumonge, Mvugo, Muguruka, Kizuka et Nyanza-Lac ont été identifiés abusivement comme employeurs de second rang alors qu’ils enregistrent plus de 10.000 employés. Ces employeurs du secteur de la pêche commencent à adhérer à l’AEB dont ils attendent une formation élémentaire sur la législation sociale, une reconnaissance du droit des patrons de pêche pour être consulté sur toute décision importante concernant la pêche. Ces décisions sont par exemple l’élaboration de la politique de développement de la pêche, l’élaboration des lois et règlements concernant la pêche et la question de sécurité sociale. Ils attendent aussi la valorisation des produits de pêche ainsi que la stabilisation de leurs employés qui passent d’un employeur à un autre, sans formalité préalable. L’AEB, qui promet de satisfaire ces attentes, demande aux nouveaux adhérents de respecter les obligations sociales exigées par le règlement d’ordre intérieur de l’AEB. Elle promet en outre d’aider les nouveaux membres à s’affilier à la Mutuelle de la fonction publique et à l’INSS pour leur sécurité sociale. Des sections de pêche devront aussi être créées dans les écoles techniques du pays. Signalons que les nouveaux adhérents manifestent une lenteur dans l’adhésion de toute association qui leur demande des cotisations. Ces dernières s’élèvent à 50.000 FBu par équipe de six pêcheurs et par an.

Burundi – Ecologie
Le site choisi pour abriter le siège du Sénat décrié par les associations de protection de l’environnement
BUJUMBURA, 24 jan (ABP) – Quarante trois associations de la société civile dont l’Action ceinture verte pour la protection de l’environnement (ACVE), le forum des associations de la société civile du bassin du Nil (FCBN), l’association burundaise pour la protection des oiseaux (ABO), l’organisation pour la défense de l’environnement au Burundi (ODEB) et le réseau burundais des journalistes du bassin du Nil (RBJN) ont adressé, le 13 janvier 2011, une correspondance au ministre en charge des travaux publics, avec copies au président de la République, aux honorables présidents de l’assemblée nationale et du sénat ainsi qu’aux deux vice-présidents de la République, dans laquelle elles s’insurgent contre le projet de construction du siège du Sénat au site sur lequel sont implantés les bâtiments du ministère de l’eau, de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme. Dans cette correspondance, ces associations souhaitent et proposent la construction du siège du Sénat sur un autre site qui répondrait aux normes et exigences nationales et internationales et qui permettrait les meilleures conditions de travail des parlementaires pour mieux accomplir leur mission de représentants du peuple. Elles indiquent qu’elles se réjouissent du projet de construction du siège du parlement dans un site calme et sécurisé comme le souligne le procès-verbal de la réunion sur le projet de construction du palais tenue le 22 juin 2010. Néanmoins, ces associations se disent inquiètes quant au choix du site qui n’a pas tenu en considération le rôle écologique et social de ce dernier sur la ville de Bujumbura et le pays en général, et qui n’a pas non plus suivi les procédures et la législation en vigueur au Burundi. Aujourd’hui, soulignent-elles, la ville de Bujumbura fait face à une croissance démographique sans précédent, et son extension se fait à une grande vitesse raison, pour laquelle elles soutiennent le développement de la ville qui se fasse d’une manière durable pour assurer le bien-être de ses habitants et des générations futures. Les quarante trois associations font savoir que les constructions non autorisées et non conformes aux normes environnementales ont déjà causé la disparition dans la ville de Bujumbura de plusieurs espaces verts et zones naturelles. Elles indiquent qu’elles ne peuvent pas continuer à assister indifférentes à la perte de ces espaces qui jouent un rôle, d’une part, dans la vie des habitants de la ville, et d’autre part dans l’aération, la régulation climatique et l’esthétique de la ville. Pour elles, le site qui a été choisi est le seul espace important qui reste dans la ville de Bujumbura après la disparition d’autres espaces verts dans les différents quartiers. Sa réaffectation devrait se faire après une analyse scientifique minutieuse, estiment-elles. Au moment où la planète fait face aux changements climatiques et où, dans son discours d’investiture du 4 septembre 2010 et dans son discours à la nation à l’occasion du nouvel an, le président de la République a souligné que la protection de l’environnement est une préoccupation majeure du gouvernement, il serait paradoxal de détruire un si beau et important site pour y ériger les infrastructures envisagées, disent-elles. Le site tel qu’il est aujourd’hui est un refuge de la biodiversité depuis la microfaune et la microflore en passant par les oiseaux jusqu’aux mammifères comme les singes et les chauves-souris. Le site se trouve aussi sur les bords de la rivière Muha et permet de stabiliser ses berges et atténue le ruissellement des eaux de pluies qui causent des inondations de la ville quand il pleut. Il permet en plus le rafraîchissement de la ville par sa verdure et, partant, contribue à l’atténuation de potentielles températures élevées à Bujumbura. Le département des forêts va, selon elles, perdre tout le patrimoine qui lui permettait de contrôler et de certifier la qualité des semences forestières et agro-forestières collectées pour la diffusion à travers tout le pays. Les associations signataires de la correspondance indiquent vouloir proposer avant toute action de construction et de déménagement du ministère concerné, de faire préalablement une étude d’impact environnemental et social comme l’exige le code de l’environnement pour voir ce que l’Etat burundais gagnerait en procédant à la destruction de cet écosystème qui garantissait aux services environnant un air de qualité, avec un boisement vieux de plus de 30 ans et qui contribue dans la séquestration des gaz à effets de serre de plusieurs origines. Les signataires de la correspondance suggèrent qu’au cas où il serait impossible de trouver un autre espace en mairie de Bujumbura, de construire le siège du parlement dans la ville de Gitega située au centre du pays et qui constitue une zone stratégique qui arrangerait bien les parlementaires qui viennent de tous les coins du pays. Une fois construit à Gitega, le siège du parlement va servir de pôle de développement et attirera, selon ces associations, des investisseurs potentiels.

Burundi – Eau
La REGIDESO fait tout pour satisfaire la demande en eau à Bujumbura
BUJUMBURA, 22 jan (ABP) – Le directeur de l’eau à la REGIDESO, M. Nestor Girukwishaka dit que son entreprise fait le maximum pour satisfaire la demande en eau dans la ville de Bujumbura et qu’elle espère y arriver très prochainement. Il explique que l’eau est source de vie et que la question est très cruciale au Burundi. La plupart des problèmes y relatifs sont expliquées par le manque de fonds, souligne-t-il. La partie haute de Kanyosha (Busoro, Nkenga, Kanyosha 4) comme la partie haute de Musaga et de Mutanga ou Sororezo, Gikungu rural, Gihosha rural, Muyaga, Gasenyi ne sont pas alimentées en eau parce qu'’elles sont situées en hauteur et côté technique, les pompes qui ont été installées il y a plusieurs années ne peuvent pas y faire arriver l’eau. On a besoin des pompes adaptées avec les capacités d’arriver à ces niveaux-là ou bien il faut construire d’autres stations de pompage et utiliser même des pompes similaires pour alimenter ces endroits-là. Mais la REGIDESO heurte à des problèmes de fonds. M. Girukwishaka souligne que la REGIDESO essaie de résoudre le problème sous plusieurs formes. C’est notamment l’augmentation de la production du simple au double de l’eau captée du Lac Tanganyika avec la coopération allemande (KFW). Le 2ème aspect concerne le captage des sources des montagnes surplombant la ville de Bujumbura. La REGIDESO vient de faire le captage de 12 sources qui vont amener environ 30 à 32 litres par seconde, triplant ou même quadruplant la quantité qui vient de Kinuke. Cette eau estimée entre 5 et 10% de la quantité d’eau consommée dans la ville de Bujumbura sera injectée dans le réseau de Bujumbura au plus tard fin février 2011. Troisièment, la REGIDESO a approché les bailleurs de fonds pour aider dans la construction des stations de pompage et des extensions. La Banque africaine pour le développement a donné 5, 23 milliards de FBu qui ont servi à construire un grand réservoir de 3.800 mètres cube au niveau de la commune Gihosha au lieu dit « Chez Le Gentil ». Il est prévu la construction d’un autre réservoir plus en hauteur qui permettra de distribuer gravitairement l’eau pour alimenter Gihosha, Gikungu et Gasenyi. Un projet de 17 milliards a été soumis à la coopération japonaise pour le sud de la ville à Kanyosha. Dès que les fonds seront disponibles, la REGIDESO va construire des réservoirs, des stations de pompage, l’extension depuis l’usine du lac jusque là pour alimenter tout Kanyosha.
On est en train d’alimenter Carama avec les reliquats sur les autres projets. Kajaga sera également alimenté à partir des reliquats. On compte aussi alimenter cette année Gasekebuye avec les fonds de la REGIDESO et un peu de fonds alloués par le gouvernement burundais. Il est prévu la fin de la construction d’un filtre de 33.000 mètres cubes en février prochain ou début mars pour l’alimentation des quartiers périphériques du nord de la ville de Bujumbura, un projet réalisé avec l’appui de la Banque Mondiale, poursuit M. Girukwishaka. La distribution de l’eau se heurte à un autre problème qui empêche d’atteindre la production maximum au moment où on a besoin de l’augmentation de la production. Depuis quelques années, un tuyau doté d’un débit d’environ 1.000 litres a baissé à environ 500 litres aujourd’hui. On soupçonne un goulot d’étranglement au niveau du lac par le sable qui pourrait être résolu avec un rebot et une camera de surveillance qui coûtent autour de 100 millions de FBu. La REGIDESO est en contact avec la coopération belge (KFW) qui peut aider dans l’inspection, la détection du problème et dans le nettoyage au cas où il y a un problème des tuyaux. A propos de l’inaccessibilité de la partie de Kanyosha haut à l’eau, M. Girukwishaka confie en outre que la question le touche. « Je dirai à ces gens de Kanyosha que nous sommes très sensibles à cette question. C’est une question qui me frappe sérieusement et je m’y penche ». Il indique qu’il va dépêcher une équipe la semaine prochaine pour faire une prospection des sources au niveau de Kiyenzi et voir si on peut les capter et amener l’eau au niveau de Kanyosha haut. Il affirme que l’alimentation de Kanyosha haut exige de gros moyens que la REGIDESO n’a pas. A la question de savoir si la REGIDESO ne peut pas faire une distribution de l’eau par relai en fermant par moment certaines lignes pour que les quartiers Kanyosha 4, Busoro et Nkenga puissent avoir eux aussi de l’eau, le directeur de l’eau à la REGIDESO dit que même si on arrêtait tous les axes, l’eau n’arriverait pas à Busoro sans qu’il y ait une station là. Il précise qu’on a expérimenté en coupant pour les quartiers Gatoke et Kabondo et que l’eau n’est pas arrivée là. D’après lui, il n’y a pas d’injustice, c’est une situation qui arrive naturellement. « Ceux qui habitent au flanc de la montagne et ceux qui habitent la plaine ont tous droit à l’eau au même sens. Mais techniquement parlant, ce n’est pas au même niveau », explique le directeur de l’eau. Il note que quand le réservoir de Musaga est plein et que le réseau est plein, le gros des ménages de Kanyosha accède à l’eau mais pas la partie supérieure ou les flancs de Nkenga. Il note que des démarches de recherche de solutions sont en cours. Il affirme qu'’il y aura un léger mieux à Kanyosha comme dans les autres quartiers avec l’aboutissement des projets d’augmentation d’eau en cours. Signalons en outre que le problème d’eau s’observe dans les autres quartiers de Kanyosha même si ce n’est pas aussi criant. Deux bornes fontaines publiques où un bidon de 20 litres était vendu à 10 FBu ont été fermées ces derniers mois. Les privés qui vendent l’eau à 50 FBu le bidon de 20 litres se plaignent eux aussi et demandent la réouverture des ces robinets publics. Une propriétaire d’un robinet qui vend de l’eau au quartier Gisyo III indique elle aussi que le manque d’eau est un problème très sérieux en commune Kanyosha. Elle a indiqué que beaucoup d’habitants de son quartier n’ont pas d’eau dans leurs parcelles. Quand la REGIDESO a fermé une borne fontaine publique se trouvant à la première avenue dans ce quartier il y a quelques mois, tous les voisins sans eau vont lui demander de l’eau. Elle a préféré vendre un bidon de 20 litres à 50 FBu. La propriétaire affirme cependant qu'’elle n’a pas de bénéfice sur ce commerce d’eau. Beaucoup d’enfants vont puiser cette eau sans payer et quand un enfant fait 3 ou 4 tours, cela fait déjà deux bidons de 20 litres. Certaines personnes adultes peuvent aussi prendre de l’eau sans autorisation et sans payer parce que la parcelle n’est pas clôturée. Le propriétaire donne aussi gratuitement de l’eau aux gens très pauvres. La dame plaide ainsi pour la réouverture de la borne fontaine. Elle demande à la REGIDESO de faire un effort parce que le prix 10 FBu est abordable pour tous les habitants.

Burundi – Eau
Grogne des habitants de Kanyosha privés d’eau potable depuis plusieurs mois
BUJUMBURA, 21 jan (ABP) – Les habitants de la commune Kanyosha dans la ville de Bujumbura abonnés à la REGIDESO mais privés de l’eau demandent d’être traités au même pied d’égalité que les autres abonnés. Plusieurs ménages des quartiers Kanyosha IV et Nkenga-Busoro passent plusieurs semaines, voire plusieurs mois sans voir une goutte d’eau dans leurs robinets et souffrent énormément de cette situation. Ils dépensent chaque jour plusieurs milliers de FBU pour acheter de l’eau potable aux dépens d’autres besoins aussi primordiaux. M. Kassim Ibrahim de Busoro confie à l’ABP qu’à cause de l’achat de l’eau à un prix très élevé, le ménage est aujourd’hui mal nourri. Quand il ne fait pas la lessive, il achète six bidons par jour à 1.500 FBu en raison de 250 FBu pour un bidon de 20 litres, et cela se répercute sur la ration. Il estime que le manque d’eau au quartier Busoro est dû à la mauvaise volonté de la REGIDESO qui tient le monopole de distribution de l’eau et de l’électricité au Burundi. Quelques fois, l’eau arrive dans les ménages de ce quartier aux environs de 2 H00 ou 3 H00 du matin. M. Ibrahim demande à la REGIDESO de leur accorder encore ce privilège de leur fournir l’eau pendant toute la nuit. « Aujourd’hui, il faut que les gens affectés par ce manque d’eau organisent une manifestation publique pour que les hautes autorités sachent cette dure situation vécue par certains citoyens et fassent des efforts pour trouver une solution », dit-il. M. Charles Ndikumana du même quartier Busoro a sacrifié le lait des enfants pour pouvoir acheter de l’eau. Il dépense entre 2.000 et 3.000 FBu par jour pour l’eau, une situation qu’il qualifie d’injuste. « Les victimes de cette injustice sont traités différemment que les autres citoyens alors qu’ils paient tous l’impôt. Quand la nourriture est insuffisante, un bon père de famille distribue une petite quantité à tous les enfants, mais il ne peut pas donner aux uns et laisser de côté les autres, au risque de voir ces derniers mourir de faim », a-t-il poursuivi.
Il propose qu’il y ait une distribution de l’eau en relais et que soient déterminés les jours où chaque quartier aura de l’eau pour s’organiser en conséquence les jours où il ne sera pas servi. Mme Léocadie Nininahazwe n’en revient pas. « L’eau destinée à Kanyosha est orientée ailleurs. L’alimentation en eau n’est pas un avantage. En payant les frais de viabilisation de ces parcelles, le coût incluait l’accès à l’eau et à l’électricité. Quand on nous dit que la pénurie de l’eau à Nkenga-Busoro est due à son placement en hauteur, ce n’est pas vrai. Mutanga Nord, Kiriri et Musaga sont plus en hauteur. L’année passée, on a passé huit mois à acheter de l’eau à ce coût exorbitant. Cette année, nous entrons dans cette situation à partir du mois de janvier. Vous vous imaginez comment c’est dur de payer chaque jour entre 1.000 et 2.000 FBu pour l’eau seulement », dit-elle avec colère. Elle ajoute que c’est déplorable de voir des citernes qui arrosent les fleurs au centre ville au moment où certains quartiers de Bujumbura manquent de l’eau à boire. Mme Carine Bucumi insiste quant à elle sur la multiplication des tanks d’eau et des stations de pompage pour augmenter la quantité d’eau. C’est normal qu'on assiste à la pénurie d’eau parce que la ville s’agrandit chaque jour sans qu'il y ait de nouveaux investissements de la REGIDESO. Le porte-parole de l’Association burundaise des consommateurs (ABUCO), M. Pierre Nduwayo appelle la REGIDESO à corriger d’urgence cet état de choses du moment que ceux qui en sont victimes en souffrent énormément. Il précise que cette situation est incompréhensible d’autant plus qu’en acceptant l’abonnement, cette entreprise de distribution d’eau garantit implicitement au demandeur qu'il va lui procurer la quantité et la qualité, à condition de payer le prix fixé. Malheureusement, ce n’est pas ce qu’on observe dans les quartiers dits périphériques comme Musaga et Kanyosha. Il affirme que le droit des consommateurs est bafoué dans ce domaine car, indique-t-il, dans les conditions normales, le consommateur doit avoir le bien qu'il consomme en quantité, en qualité et au prix abordable. M. Nduwayo invite la REGIDESO à renforcer ses capacités de production des biens et de l’eau en particulier. A propos des ménages à faibles revenus qui dépensent des dizaines de milliers de francs burundais, amputant ainsi une partie du budget destinée à l’alimentation, le porte-parole de l’ABUCO indique que l’eau c’est la vie, et que l’Etat devrait garantir aux citoyens à revenus modestes l’accès à l’eau en supportant les factures au risque de payer beaucoup en ce qui concerne les soins de santé. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on. Les taxis-vélos qui font la vente de l’eau dans les bidons gagnent avec la pénurie de l’eau. Ils vendent à 250 FBu un bidon de 20 litres acheté à 10 FBu sur les bornes fontaines publics ou à 50 FBu sur les robinets privés. Le jeune homme Jérôme Ntakarutimana rencontré au robinet au quartier Gisyo III précise que le métier de puiser de l’eau pour ceux qui n’en ont pas est très rentable. Quand il n’y a pas d’eau, un conducteur de taxi-vélo qui revend de l’eau en commune Kanyosha peut facilement gagner entre 5.000 et 10.000 FBu par jour. On ne peut pas gagner une aussi importante somme quand on fait le transport des personnes sur vélo. « Moi par exemple, un ménage du quartier Busoro à qui je fourni de l’eau chaque jour me paie mensuellement entre 30.000 et 40.000 FBU. Il bénéficie d’un prix préférentiel de 150 FBu par bidon de 20 litres. Mais les autres paient 200 FBu par bidon. Je fais ce métier depuis deux ans et j’ai déjà construit une maison couverte de tôles. Pour le moment, j’économise les revenus pour avoir la dot de ma future épouse », a souligné M. Ntakarutimana.

Kirundo – Environnement
Suspension temporaire de la distribution des lopins de terre aux résidents illégaux de la réserve de Murehe
KIRUNDO, 21 jan (ABP) – Les travaux de distribution des parcelles à cultiver aux vulnérables sans terre résidant dans la réserve naturelle de Murehe sont suspendus depuis lundi à la suite du manque de transparence dans l’identification des nécessiteux, apprend-on de source digne de foi. Les chefs de colline sont accusés d’établir de fausses listes, explique-t-on. Les identificateurs auraient perçu des dessous de table allant jusqu’à 20.000 FBu lors de la confection desdites listes, ajoute la même source. Déçu par le comportement irresponsable de l’équipe qui a mené l’identification de ces sans terres, puis alerté par des listes des gens retenus parmi les vulnérables après avoir payé des pots-de-vin, le gouverneur de la province Kirundo, M. Réverien Nzigamasabo a suspendu l’opération de distribution desdites parcelles afin que la situation soit tirée au clair. Tous les administratifs suspects et leurs collaborateurs impliqués dans l’identification des sans terres occupant la réserve ont été convoqués par l’autorité provinciale pour s’expliquer, a-t-on constaté sur place.
Fidèle au proverbe français qui dit que « le linge sale se lave en famille », M. Nzigamasabo a préféré donner des remontrances aux chefs de colline accusés, une séance à laquelle n’ont pas participé les journalistes. La distribution des parcelles à cultiver pourrait reprendre lundi prochain après le nettoyage des listes pour ne garder que les nécessiteux, affirme-t-on. Le lancement de la délimitation des parcelles pour les quelque 500 ménages vivant dans la réserve de Murehe avait eu lieu lundi de la semaine passée en présence du ministre en charge de l’environnement, du directeur technique de l’INECN (Institut national pour l’environnement et la conservation de la nature) et des agents de l’organisation non gouvernementale irlandaise, Concern wild world, initiatrice du projet de la restauration de cette réserve, rappelle-t-on.

Burundi – Environnement
Certains écosystèmes naturels de la région de Bugesera risquent de disparaître d’ici quelques années, selon un consultant indépendant
BUJUMBURA, 18 jan (ABP) – Les marais du complexe marécageux de l’Akanyaru-Akagera (nord du pays) jouent un rôle écologique très important dans la régulation des débits de ces rivières et du niveau des eaux des lacs du nord, a fait remarquer récemment M. Salvator Ruzima, consultant indépendant en environnement. Cependant, a-t-il déploré, ils sont exploités de façon intensive et anarchique depuis la sécheresse de 1999-2000, période à laquelle les autorités administratives ont laissé des populations exploiter ces marais pour faire face à la famine qui sévissait dans la région. Actuellement, a-t-il fait savoir, même les zones tampons qui avaient été aménagées entre les périmètres cultivés sont également exploitées et risquent de disparaître d’ici quelques années. Cette exploitation pourrait entraîner l’assèchement et la baisse de la production agricole escomptée pendant la saison sèche, des inondations entraînant la destruction des cultures pendant la saison des pluies, la perturbation du régime hydrologique de l’Akanyaru et de l’Akagera, avec des conséquences négatives sur les infrastructures de production d’énergie projetées en aval (barrage de Rusumo). D’après M. Ruzima, la disparition de ces marais aura pour effet la disparition de leur riche biodiversité qui jouait un grand rôle dans la vie socio-économique des populations environnantes (ressources pour l’alimentation, l’artisanat et la pharmacopée). Quant à la forêt de Murehe et la réserve gérée du lac Rwihinda, ils sont tous en dégradation continue et ce malgré les appuis de plusieurs bailleurs de fonds à travers les projets qu’ils financent. Ainsi, la forêt de Murehe risque de disparaitre d’ici quelques années suite à son occupation illicite par les populations. Elle subit en même temps des destructions de sa biodiversité suite à des exploitations minières qui y sont menées de façon anarchique par les artisans, a-t-il encore déploré. Par ailleurs, ce consultant estime que les ressources en eau de la région du Bugesera sont en diminution continue depuis quelques dizaines d’années. De nombreuses sources et puits d’eau ont tari, et le niveau d’eau dans les lacs diminue. L’eau potable, devenue une ressource rare dans certaines communes de la province Kirundo, fait l’objet de commerce comme tous les autres produits alimentaires. Elle est soumise à la pollution par apport excessif des sédiments, les plantes envahissantes et la salinisation. Néanmoins, a-t-il rassuré, des projets sont en cours et permettront de répondre bientôt aux besoins des populations en eau potable. En ce qui concerne l’utilisation des eaux des rivières et des lacs du nord dans l’agriculture, il a indiqué que jusqu’à présent, l’eau était peu utilisée. Mais depuis 2010, un Projet d’appui aux infrastructures rurales de la région naturelle du Bugesera est en cours de démarrage sur financement de la BAD. Ce projet compte créer des infrastructures d’irrigation de petits périmètres collinaires à partir des lacs (500 ha au Burundi et 1000 ha au Rwanda). Selon lui, la gestion et l’utilisation des ressources naturelles et de l’environnement du Bugesera souffre d’une grande lacune en matière de coordination et de suivi et évaluation des différents intervenants. En effet, le constat est qu’il existe plusieurs intervenants dans la province Kirundo dont l’objectif est de répondre aux différents besoins urgents des populations. Les services techniques et de l’administration éprouvent beaucoup de problèmes de coordonner et de suivre ces interventions, et il en résulte une mauvaise exécution des activités et des disparités dans les approches d’intervention, faute de normes. Au niveau transfrontalier, les questions qui devraient faire l’objet de concertation entre le Burundi et le Rwanda porteraient notamment sur la gestion des marais de l’Akanyaru et plus particulièrement l’aménagement et la gestion des zones tampons de part et d’autre de cette rivière, l’utilisation équitable des eaux des lacs par les populations des deux pays et la gestion des activités de pêche. Ce consultant en environnement recommande, en guise de solutions, la mise en place des mécanismes de gestion intégrée des ressources en eau du Bugesera au niveau national et au niveau transfrontalier afin de satisfaire les besoins des populations mais sans affecter les équilibres écologiques, ainsi que la prise des mesures pour éviter la disparition complète des ressources naturelles du Bugesera qui risque d’éloigner certaines perspectives de développement, notamment celles relatives à la promotion du développement de certaines activités artisanales et de l’écotourisme.

Cankuzo – Environnement
Formation en technique de sauvegarde environnementale et sociale
CANKUZO, 15 jan (ABP) – Les questions relatives à la sauvegarde environnementale et sociale doivent impérativement être tenues en considération lors de la planification du développement au niveau provincial et communal, c’est l’une des recommandations issues d’un atelier de formation en techniques de sauvegarde environnementale et sociale organisé du 11 au 12 janvier en province Cankuzo. Organisé et financé dans le cadre des activités du projet PRADECS, cet atelier de formation qui avait regroupé les responsables administratifs au niveau provincial et communal, les conseillers techniques des administrateurs communaux, les agronomes forestiers au niveau provincial et communal, les techniciens de Promotion de santé (TPS), les inspecteurs communaux de l’enseignement primaire, le personnel du Projet PRADECS et d’autres dans la sauvegarde environnementale et sociale, avait pour principal objectif de renforcer les capacités des communes en techniques de sauvegarde environnementale et sociale étant donné qu’ils sont appelés à planifier, exécuter et évaluer leur développement, planifier et analyser dans chaque activité de développement l’impact positif et négatif du point de vue environnemental et social ceci dans le but de promouvoir un développement durable tout en tenant compte des facteurs socio-économiques environnementaux. Pendant deux jours, les participants se sont penchés sur la définition de l’environnement et ses problèmes liés à l’environnement en général et dans la province Cankuzo en particulier ainsi que sur les techniques de sauvegarde environnementale et sociale. Un accent particulier a été mis sur cinq points à savoir la planification stratégique, la législation environnementale, l’éducation environnementale, l’évaluation de l’impact environnemental et l’évaluation de l’impact social. A l’issue de cette formation, les participants ont été invités à tout faire pour la sauvegarde environnementale et sociale en luttant contre toute chose de nature à détruire l’environnement. Précisons que les bénéficiaires de cette formation étaient identifiés sur base des types de micro-projets chaque fois présentés au PRADECS.

Kirundo – Environnement
La réhabilitation de la réserve naturelle de Murehe reste une préoccupation de l’administration provinciale
KIRUNDO, 14 jan (ABP) – Les travaux de distribution des lopins de terre aux vulnérables sans terre résidant dans la réserve naturelle de Murehe, commune Busoni, province Kirundo (nord du Burundi) ont débuté jeudi sous la supervision du ministre de l’eau, de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, M. J. Marie Nibirantije, a-t-on constaté sur place. C’est dans le souci de restaurer cette aire protégée pourtant menacée par des agriculteurs, des éleveurs et pire encore par des exploitants des substances minérales que l’administration provinciale appuyée par l’organisation non gouvernementale irlandaise, Concern world wide, l’Institut national pour l’environnement et la conservation de la nature (INECN) et le ministère en charge de l’environnement veule suspendre toutes les activités qui s’y déroulent hors normes. Au total, 500 ménages à majorité des rapatriés et des twa tous vulnérables sans terres vont se partager 3.000 hectares que l’Etat leur concède à titre provisoire pour l’exploitation agricole. Chaque ménage aura, après le démembrement un demi-hectare, a-t-on appris. Plus tard, ces vulnérables seront transférés dans le village de paix qui sera construit dans un proche avenir à la colline Higiro, commune Busoni. Toutefois cette distribution des parcelles risque d’être handicapée par des gens ne figurant pas sur la liste des vulnérables. A ce sujet, le gouverneur Réverien Nzigamasabo tranquillise précisant que des investigations seront menées pour non seulement identifier les nécessiteux qui n’auraient pas été enregistrés mais aussi pour dénicher des éventuels tricheurs. A côté des deux catégories, d’autres personnes vivant en dehors de la réserve s’y sont illégalement attribué des propriétés, regrette M. Nzigamasabo, gouverneur de la province de Kirundo. Certains ont même eu des titres de propriétés en bonne et due forme au moment où d’autres exhibent des décisions d’attribution. Le ministre Nibirantije explique que ces documents seront analysés cas par cas à la loupe ajoutant qu’il n’hésitera pas d’annuler les attributions non conformes à la loi. Néanmoins les exploitants des substances minérales dans cette même réserve constituent une menace de loin très dangereuse par rapport aux actions des agri-éleveurs. M. Nibirantije a sommé ces exploitants d’arrêter les activités sans rien demander et restaurer endéans deux semaines toute la superficie creusée. L’implication active dans la réhabilitation de cette aire protégée mais en disparition serait dictée par la colère du chef de l’Etat qui, dernièrement de passage à côté de ladite réserve aurait été frappé par la beauté de celle du Rwanda dans la localité de Nemba, région de Bugesera frontalière avec le Burundi, explique-t-on. Il aurait sommé à l’administration provinciale et au ministre en charge de l’environnement de mettre fin à ce désordre environnemental explique une source digne de foi.

Burundi – Environnement
L’ALT et le PRODAP contribuent à la protection du lac Tanganyika
BUJUMBURA, 14 jan (ABP) – «s’il n’y a pas un environnement propice sur le lac Tanganyika, les autres activités connexes telles que la pêche, la pisciculture, le tourisme seront vouées à l’échec », a fait remarquer vendredi Mme Odette Kayitesi, ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, à l’issue d’une visite qu'elle a effectuée au Projet d’appui au programme national d’aménagement intégré du lac Tanganyika, (PRODAP) et à l’Autorité du lac Tanganyika (ALT). Elle a précisé que l’ALT qui est l’émanation de quatre pays riverains du lac (le Burundi, la RDC, la Tanzanie et la Zambie) entre dans la vision du gouvernement pour un développement durable qui s’appuie sur la protection du lac Tanganyika. Cette autorité du lac dont le secrétariat implanté à Bujumbura est fonctionnel depuis 2009, reste un outil de développement de la sous-région pour la bonne gestion de l’écosystème. En ce qui concerne l’état des lieux du projet PRODAP, le ministre Kayitesi a fait remarquer que ce projet ne fonctionne que depuis 2009 suite à certains problèmes administratifs et financiers alors que le démarrage était prévu en 2006. Cependant quelques activités telles que le reboisement des bassins versants à Nyanza lac qui surplombent le lac Tanganyika et la sensibilisation et l’encadrement des pêcheurs ont été réalisées. En outre, le PRODAP compte également construire des infrastructures communautaires telles que les écoles et les centres de santé dans la zone d’intervention de ce projet. A ce sujet, Mme Kayitesi estime que la mise en place de ce genre d’infrastructures doit rencontrer les desiderata de la communauté sinon elles ne peuvent pas être viables. Concrètement, en matière de protection des bassins versants dans la zone d’intervention, le projet PRADAP a déjà produit 750.000 plants d’arbustes fourragers, 63.750 arbres agroforestiers, 90.000 plants fruitiers, 2.500.000 éclats de souches ou boutures d’herbes fixatrices. Les deux projets se sont fixées comme mission principale de contribuer à la protection du lac Tanganyika, en luttant notamment contre la pollution, la dégradation des terres des bassins versants, et de la zone tampon et le rivage du lac, la surpêche et les mauvaises pratiques de pêche, note-t-on.

Burundi – Environnement
Vers le démarrage du projet « Implication des communautés et de l’administration dans la gestion des aires protégées »
BUJUMBURA, 13 jan (ABP) – L’un des projets bénéfiques attendus en 2011 à l’Institut national pour l’environnement et la conservation de la nature (INECN) au ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme est le projet « Implication des communautés et de l’administration dans la gestion des aires protégées du Burundi » qui coûtera 4 milliards de FBU, a révélé jeudi à l’ABP M. Jonathan Hatungimana, chef du parc de la Kibira. Financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) dont le démarrage est normalement prévu au début de cette année, ce projet concerne les parcs de la Kibira (nord-est) et de la Ruvubu(est), a-t-il explicité. La mise en œuvre du plan d’aménagement de ces parcs, le renforcement des capacités de l’INECN, le renforcement des capacités des communautés riveraines et de l’administration dans la gestion des aires protégées sont les grandes activités prévues dans le cadre de ce projet qui s’étendra sur quatre ans, a-t-il mentionné. La réhabilitation des maisons d’accueil pour les touristes, d’habitation et des bureaux des quatre secteurs de la Kibira est prévue dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’aménagement de la Kibira, élaboré sur financement de l’ONG américaine « World Conservation Society ». Cette ONG joue un rôle de médiateur dans l’élaboration et la mise en œuvre du plan commun d’aménagement de Kibira-Nyungwe (Rwanda) dans le cadre de la gestion transfrontalière. M. Hatungimana a fait noter que ce plan commun d’aménagement de ces aires protégées transfrontalières du Burundi et du Rwanda, qui a été validé vers le milieu de l’année dernière, a été élaboré dans le cadre du mémorandum signé entre l’INECN et l’Office rwandais du tourisme et des parcs nationaux (ORTPN). Cette gestion transfrontalière, précise-t-il, va s’articuler sur la lutte contre les infractions communes en renforçant la surveillance, le partage des connaissances et la promotion du tourisme. Le chef du parc de la Kibira a cependant déploré diverses agressions que subit cette forêt. Il a cité notamment des activités de carbonisation très prononcées à Muruta ( en province Kayanza au nord du Burundi) menées généralement par la communauté batwa sans terre, l’orpaillage plus fréquente sur la frontière entre le secteur de Musigati (Bubanza, ouest du pays) et Rwegura (Kayanza), l’exploitation de la cassitérite à Kabarore (Kayanza) et les défrichements à Mabayi (Cibitoke). En revanche, il estime que les administrations en général des quatre provinces que traversent la Kibira (Muramvya, Bubanza, Cibitoke, Kayanza) ont rectifié le tir et sont actuellement impliquées dans la protection de l’environnement contrairement au passé où certains administratifs affichaient un comportement d’irresponsabilité.

Rumonge – Pêche
La destruction des filets non conformes à la pêche et d’autres engins prohibés est une nécessité
RUMONGE, 11 jan (ABP) – Consécutivement aux recommandations du ministère ayant la Pêche dans ses attributions arrêtées en fin du mois de décembre 2010 sur la sauvegarde de l’environnement du lac Tanganyika par la destruction totale des engins de pêche prohibés en commune Rumonge de la province Bururi (sud-ouest du Burundi) et dans le reste du pays, aucune action en ce sens n’est en train d’être mise en application, constate-t-on sur place à Rumonge. Tous les ministères déconcentrés concernant cette question en rapport avec l’environnement, la sécurité publique, la sécurité alimentaire, l’intérieur, la présidence et les vice-présidences ont été informés de ces recommandations prises pour l’intérêt public. L’une et la première mesure de ces recommandations, prise pour le rétablissement d’un environnement favorable du lac Tanganyika, était la destruction des filets non conformes à la pêche et bien d’autres engins prohibés. Certains de ces engins prohibés font non seulement la destruction de la flore et de la faune du lac, mais ils produisent aussi du poisson intoxiqué, très nocif sur la santé des humains. Contacté mardi par l’ABP, le président des comités de pêche, M. Gabriel Butoyi a fait savoir que les membres des différents comités de pêche, en collaboration avec la police de l’environnement, envisagent faire la saisie de ces engins de pêche prohibés.

Bururi – Environnement
Les paysages et moyens d’existence, une nouvelle vision de la conservation de la nature
BURURI, 10 jan (ABP) – La pauvreté est l’une des principales raisons qui justifient la pression sur les forêts et sur les autres ressources biologiques, a déclaré lundi à l’ABP M. Léonidas Nzigimpa, responsable de l’INCEN dans la province de Bururi (sud-ouest du Burundi). Pendant la période d’été, a-t-il dit, plusieurs centaines d’hectares de reboisement y compris la réserve forestière de Bururi sont partis en fumée. Pour le moment, l’INCEN a entrepris un vaste projet de reboiser la réserve forestière pour le repeuplement. 200.000 plants seront plantés par des associations locales qui œuvrent dans ce secteur de l’environnement. Une nouvelle approche, a-t-il noté, permet de capitaliser les résultats au niveau des paysages dans le but de déterminer la complémentarité. L’objectif de ce projet est d’améliorer la croissance économique tout en assurant la protection et la conservation de la nature. M. Nzigimpa a indiqué que pour mieux réussir, il s’avère nécessaire d’intégrer l’homme dans les activités communautaires pour réduire la pression sur les ressources naturelles. Le même responsable félicite les autorités administratives au niveau provincial qui se sont engagées officiellement en adoptant de nouveaux concepts montrant leur implication dans les questions environnementales et sociales des zones dégradées de la réserve forestière. Toutefois, il déplore le comportement de certaines personnes qui se donnent le droit d’envahir cette réserve de tous les côtés. Certaines sont détentrices des documents attestant l’attribution de la partie de cette réserve par des autorités administratives de haut niveau. M. Nzigimpa a signalé à l’ABP que personne n’a le droit ou la compétence de distribuer même une portion de la réserve naturelle sauf le parlement. Les limites actuelles de la réserve naturelle de Bururi datent de la période coloniale, a-t-il conclu.

Burundi – IBN
La signature de l’Accord de coopération de l’IBN est bénéfique à toutes les communautés du bassin du Nil, estime le FCBN.
BUJUMBURA, 3 jan (ABP) – Le Forum de la société civile pour le bassin du Nil (FCBN) appelle le gouvernement du Burundi à signer l’Accord de coopération de l’Initiative du bassin du Nil pour l’intérêt des Burundais et des autres communautés des pays de l’IBN, y compris l’Egypte, a fait remarquer lundi M. Geoffroy Citegetse, coordonnateur du FCBN du Burundi. Cet Accord de coopération présente beaucoup d’avantages dans le domaine de la gestion durable et équitable des ressources en eau du fleuve Nil. En effet, selon les principes dudit accord, chaque pays pourra utiliser l’eau sans léser les besoins des autres en ressources en eau, contrairement à l’Accord qui date de l’époque coloniale qui empêche les pays en amont de mettre des infrastructures sur les rivières qui se déversent dans le Nil, a-t-il dit. D’après la dite convention qui reste en application avant la signature de l’Accord de coopération, le Burundi par exemple n’est pas autorisé à construire un barrage hydroélectrique sur la rivière Ruvubu ou développer des projets d’irrigation sur la rivière Akanyaru, a révélé M. Citegetse. Ce dernier, qui reste optimiste que le Burundi va signer l’Accord, fait noter que dans le cas contraire, il aura empêché certains projets relatifs à l’énergie et l’irrigation, tels que Rusumo Falls que devaient profiter les pays de l’East Africa Community (EAC) (dont fait partie le Burundi) pour décoller. Même si l’Egypte et le Soudan n’ont pas été d’accord pour le seul article 14, alinéa b relatif à la sécurité de l’eau, le processus de signature pour les autres pays ne peut pas s’arrêter. En revanche, cet article pourrait être mis en annexe de la convention de l’Accord de Coopération et continuer les négociations. Pour le FCBN, le Burundi ne peut pas être en contradiction avec les autres pays de la famille de l’EAC et des pays en amont du Nil qui ont déjà signé l’Accord de coopération alors qu’ils bénéficient plus que le Burundi le soutien de l’Egypte. Concrètement, « signer ne veut pas dire léser les intérêts de l’Egypte », signale-t-on. Le Burundi participe dans les négociations et avait évoqué en 2010 qu’il n’avait pas encore signé cet Accord parce qu’ayant été occupé par les élections, a-t-il fait remarquer. Par ailleurs, cinq pays à savoir le Rwanda, le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie et l’Ethiopie ont déjà apposé leurs signatures sur cet Accord. La sixième signature qui émanerait du Burundi ou de la RDC va débloquer la situation en permettant la mise en application de l’Accord de Coopération de l’IBN. En définitive, la position du FCBN est que le Burundi emboîte le pas aux autres pays de l’EAC et signe la Convention de l’Accord de Coopération de l’IBN.

Cibitoke – Eau
Manque criant d’eau en province Cibitoke
CIBITOKE, 1er jan (ABP) – L’eau potable manque depuis trois jours au chef-lieu de la province Cibitoke (nord-ouest du Burundi), ce qui met mal à l’aise les habitants de cette localité, constate-t-on sur place. Ces ruptures répétitives de l’eau, devenues un casse-tête à Cibitoke, sont aggravées par la décision de la REGIDESO de mettre en garde toute personne qui va encore vendre à plus de 10 FBu un bidon d’eau de robinet de 30 litres, a-t-on appris des sources locales. Cela fait suite au phénomène des gens qui, profitant des coupures d’eau, spéculent pour vendre un bidon de 30 litres à 100 FBu voire même plus. Ainsi, une partie de la population du centre urbain de Cibitoke a déjà commencé à utiliser l’eau stagnante ou de la rivière Nyamagana, selon des témoins. M. Georges Icintije de la REGIDESO à Cibitoke indique que la fuite qui occasionne cette coupure d’eau n’est pas encore repérée, mais il précise que les techniciens sont à l’œuvre pour identifier la panne.