Burundi – Terres
Le moment est venu pour récupérer les terres illégalement acquises
BUJUMBURA, 1er mars (ABP) – Le ministre burundais de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme, M. Jean Marie Nibirantije a déclaré lundi à Bujumbura, au cours d’une conférence de presse, que la période de récréation est terminée, et que le moment est venu pour récupérer les terres illégalement acquises. Les citoyens burundais doivent savoir que toute forme de concession foncière ne doit en aucun cas faire objet d’un enregistrement au service des Titres fonciers pour prétendre à un titre de propriété, a-t-il renchéri. Une concession, a-t-il précisé, constitue toujours une propriété de l’Etat sans aucune autre forme de procès. Ce ministre ayant en charge l’Aménagement du territoire reconnaît que beaucoup d’irrégularités ont été enregistrées de par le passé suite à des procédures foncières inadéquates. Cette lacune, a-t-il poursuivi, sera corrigée par l’identification et le retour de toutes les terres illégalement et irrégulièrement attribuées, dans le patrimoine foncier de l’Etat, étant donné que ces différents cas d’irrégularités ne font que créer des confusions qui engendrent souvent un climat malsain entre les prétendants bénéficiaires et l’autorité de l’Etat. En effet, de manière générale, l’enquête nationale que vient d’effectuer la CNTB (Commission nationale des terres et autres biens) fait mention de 42.857 hectares de terres domaniales en situation irrégulière. Parmi celles-ci, 30.896 hectares ont été irrégulièrement attribués et 11.961 hectares ont été accaparés, le gros de ces terres se trouvant dans la plaine de l’Imbo.
Il a aussi interpellé tous ceux-là qui sont préoccupés par leur avenir et celui de leurs enfants à ne pas vouloir acquérir à tout prix des parcelles à Bujumbura, mais plutôt de comprendre qu’il est grand temps de se rabattre sur les villes de l’intérieur du pays en vue de préserver la plaine, futur grenier du pays. Concernant les terres litigieuses de Kinyankonge en mairie de Bujumbura, il a déploré le fait que des gens construisent pendant la nuit, sous la protection de certains agents de la police, alors que toute activité de mise en valeur de ces terrains avait été suspendue. Des mesures contraignantes seront prises à l’endroit de ces récidivistes, a-t-il prévenu. M. Nibirantije a également précisé que pour ce qui est du terrain de Gasenyi destiné à la construction du palais présidentiel, le malentendu se situe seulement sur le prix des indemnités. A ce niveau, l’Etat ne peut pas travailler sur des spéculations en rehaussant ces tarifs, mais il doit respecter la loi en vigueur. Quant aux constructions anarchiques sur le littoral des cours d’eau et du lac Tanganyika, le ministre ayant en charge l’Environnement a révélé qu’un inventaire va être fait pour identifier les constructions se trouvant à moins de 150 mètres et prendre des mesures appropriées.
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