Burundi – Environnement
L’état de l’environnement est moins reluisant, selon un spécialiste en environnement
BUJUMBURA, 1er fév (ABP) – Selon M. Benoît Nzigidahera, spécialiste en environnement, la prise de conscience tardive sur des questions de l’environnement orchestrée par des guerres répétitives a hypothéqué le défi de gestion des ressources humaines en réduisant les investissements liés à la terre et en augmentant la déforestation. L’agriculture à grande échelle dans les régions forestières et la surexploitation des ressources forestières ont baissé considérablement les écosystèmes naturels et leur richesse en biodiversité, a-t-il déploré, avant d’ajouter que le système d’habitat dispersé et de morcellement de la terre en milieu rural ont conduit à la dégradation sévère des sols. En outre, a-t-il poursuivi, la perte de la fertilité du sol, l’érosion et les inondations sont à l’origine de la pollution des eaux des lacs et rivières. De plus, a fait remarquer M. Nzigidahera, le système d’urbanisation sans code de conduite environnementale évidente est à l’origine de l’insalubrité dans les villes du pays. En effet, a-t-il explicité, la surexploitation des sols, les petites fermettes de moins d’un hectare et l’inexistence de périodes de jachère ont conduit à la dégradation des terres. Cela contribue au déclin de la productivité agricole et met en danger les écosystèmes forestiers par des défrichements culturaux. D’après ce spécialiste en environnement, la pression démographique et les mouvements de la population ont conduit à des pratiques d’utilisation de la terre marginale. A cette dégradation des terres s’ajoute la dégradation de la biodiversité, a-t-il encore révélé. La déforestation longtemps effectuée sur les écosystèmes forestiers a conduit à l’érosion intense en amont et la sédimentation accrue en aval. Il a aussi pointé du doigt l’insalubrité de l’environnement humain comme un autre handicap pour la protection de l’environnement. La pollution de l’air est très accentuée en milieu urbain et dans les centres de concentration des populations. Dans certaines usines, la main-d’œuvre n’est pas protégée contre les odeurs, les poussières et les liquides toxiques, a-t-il fait noter. Par ailleurs, le phénomène de perturbations climatiques au Burundi se manifeste soit par une pluviométrie exceptionnelle, soit par une sécheresse prolongée. Les effets néfastes des changements climatiques rendent de plus en plus vulnérables les ressources en eau, l’agriculture et l’élevage, l’énergie, la foresterie, les écosystèmes et la santé humaine, a-t-il encore indiqué.
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