jeudi 24 mars 2011

L’eau est le domaine prioritaire de coopération entre l’Allemagne et le Burundi


Burundi – Allemagne – Coopération
L’eau est le domaine prioritaire de coopération entre l’Allemagne et le Burundi 
BUJUMBURA, 23 mars (ABP) – L’ambassadeur d’Allemagne au Burundi, M. Joseph Weiss, a déclaré dans une interview accordée à l’ABP que l’eau est le domaine prioritaire de coopération entre son pays et le Burundi  pour l’année en cours. « Lors de mes sorties à l’intérieur du pays, j’ai constaté que l’accès à l’eau potable est l’un  des besoins urgents des populations », a-t-il signifié. D’après lui, ce n’est pas seulement une question d’infrastructures qui se pose, c’est surtout la gestion de l’eau. Le projet allemand ProSecEau qui est mis en œuvre par la GIZ (ancien GTZ) va tout faire pour renforcer les capacités dans la gestion de l’eau. L’ambassadeur Weiss indique avoir vu sur terrain le gaspillage de l’eau, des robinets cassés et  des tuyaux d’eau qui sont volés ou mal entretenus. Les  Burundais,  a-t-il dit, doivent se rendre compte que l’eau est précieuse et ne pas la considérer comme une manne qui tombe du ciel ou qui jaillit de la terre gratuitement. L’Allemagne, selon son ambassadeur au Burundi, va s’engager dans la décentralisation de l’administration du pays, dans la construction de postes de police et la création d’une police de proximité professionnelle. Les grandes pistes de la province de Bujumbura seront réhabilitées et la création des activités génératrices de revenus sera soutenue, a-t-il indiqué, ajoutant que son pays, à travers le Programme national de  santé de la reproduction (PNSR) du ministère de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida  va continuer à encourager le planning familial. Si des efforts ne sont pas fournis dans ce domaine, la population du Burundi va doubler dans 20 ans, a –t-il souligné. A la question de savoir la date de la réhabilitation des pistes rurales de la province  Bujumbura, il a indiqué que cette activité est urgente pour redynamiser cette région et qu’environ 50 km de ces pistes seront effectivement réhabilitées  par la Coopération allemande d’ici la fin de cette année afin d’encourager le commerce et la circulation des biens et des personnes. D’après l’ambassadeur Weiss, 20% des fonds dont dispose l’Union européenne (UE) pour financer la construction des routes comme celle qui relie Ruyigi et Cankuzo proviennent du contribuable allemand.  Par rapport à la gouvernance, la démocratie et les droits de l’homme au Burundi, il se déclare heureux de constater que la gouvernance et surtout la lutte contre la corruption est une priorité politique pour le Burundi telle qu’annoncée par le président de la République du Burundi, Pierre Nkurunziza. L’Allemagne, selon lui, s’inscrit entièrement dans cette politique et soutient les efforts courageux de la ministre de la Justice qui veut rendre le système judiciaire plus crédible et efficace. Après des années de stabilisation, il faut que les bons discours soient suivis par des actes concrets, a-t-il souligné, faisant savoir qu’on attend toujours des résultats dans les affaires d’Interpetrol, l’achat des armes défectueuses, le contrat avec l’entreprise américaine AAE et autres. Pour lui, il n’y aura ni sécurité, ni stabilité politique, ni prospérité individuelle sans le respect de la loi et la protection des droits fondamentaux et le secteur privé dépend d’un Etat de droit effectif. Malgré les efforts visibles du gouvernement dans ce domaine, il reste encore beaucoup à faire, a-t-il dit, en faisant savoir que le cas du directeur de Net Press en prison depuis plusieurs mois serait une excellente occasion pour montrer la bonne volonté du Burundi de dépénaliser les délits de presse. D’après lui, il reste beaucoup à faire pour installer une démocratie.  Malheureusement, selon lui, la décision de l’opposition de ne plus participer aux élections en 2010 a considérablement affaibli la démocratie au Burundi. La sagesse  burundaise, estime-t-il,  sait bien qu’il faut prendre en compte les opinions qui diffèrent. Il indique qu’il est d’accord avec beaucoup de Burundais qui lui disent qu’un effort collectif est nécessaire pour rétablir les valeurs traditionnelles du pays.
Toutes les parties de la société burundaise, à savoir le gouvernement, la société civile, les autorités traditionnelles, les médias et les confessions religieuses ont, d’après l’ambassadeur Weiss, une contribution à faire pour la re-moralisation de la société burundaise. Sans ce fondement moral, sans l’honnêteté, sans la franchise, sans le bon exemple à suivre, il serait très difficile de pérenniser les avancées et les fruits de l’aide extérieure pour un meilleur avenir du Burundi, a-t-il conclu. Signalons que l’Allemagne qui est le parrain de l’eau au Burundi, selon l’Ambassadeur Weiss, appuie via le projet ProSecEau, la célébration de la Journée mondiale de l’eau dans ce pays.   

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