vendredi 27 mai 2011

Le changement climatique qui cause une diminution hydrique progressive mérite une mise en place des actions concertées de gestion intégrée de l’eau


Burundi – Eau
Le changement climatique qui cause une diminution hydrique progressive mérite une mise en place des actions concertées de gestion intégrée de l’eau
GITEGA, 27 mai (ABP) – Le contexte de changement climatique au Burundi cause depuis une vingtaine d’années une diminution progressive des ressources en eau qui mérite des actions concertées des différents intervenant pour une gestion intégrée de l’eau (GIRE), a indiqué jeudi, le 26 mai 2011, l’expert en GIRE et président du partenariat national de l’eau (PNE), M. Evariste Sinarinzi dans une interview accordée à l’ABP. La prolongation de la saison sèche qui s’échelonne ces dernières années sur six mois alors que la durée normale était de trois mois entraîne une diminution des ressources en eau. A titre illustratif, le lac Tanganyika a diminué d’un mètre de profondeur en 2006, tandis que les lacs du nord peu profonds se sont retirés de 50 m du bord, a précisé M. Sinarinzi. Cet état de fait classe le Burundi parmi les pays à stress hydrique avec un approvisionnement de 1.700 m3 par personne et par an, alors que les normes fixent un approvisionnement de 2.000 m3 par personne et par an, devait-il souligner. Aussi, la situation géographique du Burundi fait qu’il exporte ses ressources en eau aux pays étrangers. Certes, les ressources en eau sont encore disponibles pour divers usages sauf l’eau potable qui s’avère insuffisante par rapport à la demande sans cesse croissante. La pression démographique fait que la qualité de l’eau potable est soumise à une pollution organique, bactériologique et chimique. Ce qui exige ainsi un traitement préalable de l’eau à boire et par conséquent diminue l’accès de la population à cette ressource tant indispensable pour la vie. A ce jour, a fait savoir l’expert en GIRE, la population rurale qui a l’accès à l’eau potable est estimée à 56% et à 84% dans la ville de Bujumbura. D’autres villes du pays telles que Gitega, Ngozi et Rumonge font face au déficit dû au manque d’infrastructures d’approvisionnement. La pérennité et la gestion intégrée des ressources en eau qui sont limitées et vulnérables mérite ainsi des actions concertées des différentes parties prenantes aussi bien dans la gestion, la régulation et l’utilisation, a fait remarquer M. Sinaninzi. Ces actions de préservation des ressources en eau devraient porter notamment sur le traçage des courbes de niveau. C’est dans cette optique même que le ministère ayant la gestion de l’eau dans ses attributions entend mettre en place des structures organisationnelles de gestion intégrée de l’eau au niveau des bassins versants et des sous bassins versants avec l’appui de GTZ de la Coopération allemande. Les différents intervenants dans le secteur de l’eau, tels que le gouvernement, les ONGs, les associations et d’autres partenaires au développement doivent ainsi s’impliquer pour éveiller la conscience de la population sur l’ultime nécessité de gestion intégrée de l’eau. C’ainsi que le gouvernement a déjà initié une série d’actions, notamment la mise en place du Plan stratégique de gestion intégrée de l’eau (PAGIRE) et la politique nationale de l’eau. L’élaboration de la stratégie nationale de l’eau est en voie d’achèvement. Dans ce cadre de contribution à la mobilisation de la population à la GIRE, le partenariat national de l’eau (PNE) va mener des actions d’éducation, d’information et de sensibilisation, de communication et de plaidoyer pour une mise en œuvre de la GIRE, a fait remarquer le président du PNE.

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