Burundi - IBN
Célébration de la Journée du Nil sur fond d’espoir de la signature de l’Accord cadre de coopération
Célébration de la Journée du Nil sur fond d’espoir de la signature de l’Accord cadre de coopération
BUJUMBURA, 22 fév (ABP) – M. Gérard Bikebako, chef de cabinet au ministère des Relations extérieures et de la Coopération internationale et ancien membre de la commission de négociation de l’Initiative du Bassin du Nil (IBN), a révélé mardi dans la matinée à l’ABP que la Journée du Nil est célébrée au moment où un espoir plane à l’horizon que certains pays, notamment le Burundi, vont signer cet Accord avant la fin de ce mois. Le Burundi a accepté de signer et, si rien ne change, une mission du secrétariat de l’IBN est prévue du 25 au 28 févier 2011 dans l’objectif de la signature de l’Accord cadre de coopération, a-t-il précisé. Après la signature de ce document par le Burundi, l’Accord va être mis en application, a rassuré M. Bikebako, avant de faire remarquer que si six signatures sont totalisées, l’Accord va être mis en application. C’est pour cette raison que la Journée du Nil, édition 2011, est célébrée sur fond d’espoir, quand le Burundi fera la sixième signature après le Kenya, l’Ouganda, l’Ethiopie, le Rwanda et la Tanzanie. Les autres pays comme la RDC, le Soudan et l’Egypte pourraient lui emboîter le pas, a fait noter le chef de cabinet au ministère ayant en charge la Coopération internationale. En outre, en signant cet accord, le Burundi, qui est membre de l’EAC et qui en assure d’ailleurs actuellement la présidence, va bénéficier de multiples avantages. En effet, a-t-il explicité, il est prévu dans ce cadre des projets qui vont être bénéfiques au Burundi, et dont la mise en application est conditionnée par la signature de cet Accord de coopération. Ce sont notamment des projets ayant trait au développement du Bassin du lac Victoria en général et celui de l’Akagera en particulier. Les pays membres de l’EAC attendent impatiemment cette signature du Burundi qui va donc débloquer la mise en application de ces projets. De manière globale pour tous les pays du Bassin du Nil, tous les projets pouvant être financés par les bailleurs ou les autres partenaires ne peuvent être mis en œuvre que lorsque l’Accord cadre de coopération aura été signé. C’est-à-dire que le décaissement des fonds dépend de cette même signature par les pays membres de l’IBN, a-t-il souligné. D’après lui, cette Journée est célébrée au moment où les Etats en amont et en aval de ce fleuve sont divisés sur l’Accord cadre de coopération du fait que certains pays ont déjà signé le document et d’autres ne l’ont pas encore fait. En 2006, a-t-il rappelé, lorsque le Burundi assurait la présidence en exercice de l’IBN, il a assuré la médiation avec l’Ouganda entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan, et a fait tout pour que les négociations évoluent par rapport à la question sur laquelle ils n’étaient pas d’accord. Certains points de divergence concernent principalement les articles relatifs à l’échange d’informations sur les données d’un pays membre qui porterait préjudice à l’utilisation et à la sécurité de l’eau. En outre, l’Egypte et le Soudan ne signent pas cet Accord à cause de l’article 14 alinéa b relatif à la sécurité de l’eau et du partage équitable des intérêts issus des eaux du fleuve Nil. L’article en question dans son alinéa b n’a pas rencontré le consensus puisque ces deux pays estiment qu’il ne faut pas toucher sur les droits et les usages actuels, a-t-il révélé. Ce qui signifie, a-t-il expliqué, que les deux pays préconisent garder les accords existants, notamment celui de 1959 qui donne le monopole à ces deux pays en aval d’utiliser seuls la quasi-totalité des eaux du Nil. Cette proposition a été rejetée catégoriquement par les sept pays en amont (le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, l’Ethiopie, le Rwanda, la RDC et le Burundi) parce qu’ils ne sont pas régis par cet accord colonial. Au cours de la réunion de Kinshasa en RDC du 22 mai 2009, devait rappeler cet ancien négociateur de cet Accord, les pays en amont et l’Egypte ont décidé de mettre en annexe l’article 14 alinéa b afin de permettre l’ouverture à la signature de l’Accord cadre de coopération et de créer la Commission du fleuve Nil qui doit remplacer l’IBN, avec proposition de continuer à négocier sur cet article litigieux. Il a fallu attendre la réunion du Conseil des ministres du Nil tenue en avril 2010 à Charm el-Cheikh en Egypte pour que les sept pays en amont décident d’ouvrir la période allant du 14 mai 2010 au 14 mai 2011 pour la signature de cet Accord.
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