Burundi – Environnement
La forêt de Murehe bientôt réhabilitée
BUJUMBURA, 24 fév (ABP) – Plus de 500 ménages qui avaient occupé la forêt de Murehe (nord du Burundi) durant plusieurs années sont en train d’être installés au village de paix de Higiro en commune Busoni dans la province Kirundo, a révélé mercredi à l’ABP, M. Jean Mugishawimana, directeur technique à l’Institut national pour l’environnement et la conservation de la nature (INECN). Cette action, a-t-il fait remarquer, a été possible grâce à une bonne collaboration entre le ministère ayant en charge l’Environnement, l’administration provinciale et l’appui de l’ONG « Concern » dans la sensibilisation tout en associant d’autres partenaires, tels que le ministère ayant en charge la Solidarité nationale, les organismes comme le PAM, le HCR ainsi que les associations des droits de l’homme et de la protection de l’environnement. Une portion de 250 hectares a été amputée de cette réserve naturelle pour être distribuée aux 500 ménages sans terres identifiés à raison d’un demi-hectare chacun pour des fins agricoles, mais qui devront habiter au village de paix de Higiro, a informé M. Mugishawimana. Il a annoncé que la prochaine étape est la délimitation et le repeuplement de cette forêt de 5.000 hectares, frontalière avec le Rwanda. Cependant, a-t-il déploré, deux particuliers, qui disposent des superficies non négligeables dans la réserve, occupent encore la forêt de Murehe en arguant que ce sont des terres attribuées par l’administration en guise d’échange de leurs terrains cédés pour la construction des infrastructures sociales. Le directeur technique de l’INECN a tenu à préciser qu’il leur a été interdit de mettre en valeur ce terrain avant que les pourparlers en cours ne statuent sur cette question.
En outre, des démarches sont en train d’être menées pour vérifier le cadre juridique dans lequel travaille la société d’exploitation de l’or, qui est un destructeur de l’environnement non moins redoutable qui peut freiner tous les efforts de conservation de cette réserve, a-t-il informé. Dans la perspective du projet d’aménagement du paysage aquatique protégé du Nord, l’INECN est en train de reboiser autour des lacs du nord en guise de délimitation. Ce projet est déstabilisé à cause d’un malentendu avec le ministère ayant en charge l’Agriculture qui considère que la zone tampon est de 50 mètres à partir du bord des lacs, alors que le ministère ayant en charge l’Environnement prévoit 1.000 mètres pour faciliter la protection de la biodiversité autour de ces lacs, a-t-il indiqué. Depuis 2006, rappelle-t-on, un projet d’aménagement du paysage aquatique protégé du Nord regroupant la forêt de Murehe et les lacs du Nord a été initié dans le cadre de l’Initiative du Bassin du Nil, mais a buté sur une mauvaise collaboration de l’administration qui n’a pas coopéré pour faire sortir les ménages qui occupaient la réserve.
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